Le goût du Maroc, de Fès à Casablanca

Fès – Casablanca : les deux premières villes du Maroc incarnent deux visages opposés du pays ; et c’est dans cette dualité que se trouve aujourd’hui la vraie identité du royaume.
Fès, la traditionnelle, vient de fêter son 1200ème anniversaire. Quant à la ville nouvelle de Casablanca, elle n’a pas tout à fait un siècle. Ce film rend compte de leur face à face – car chacune n’a cessé, depuis cent ans, de regarder l’autre avec fascination mais aussi avec une certaine répulsion.
Des femmes – Laïla Skali, Monique Eleb, et Fouzilla Edjaoui – vont nous faire découvrir ces deux villes.

Laïla Skali, la trentaine, née à Fès, est architecte ; son combat : l’avenir de la plus ancienne médina du Maroc – et l’une des plus anciennes cités du bassin méditerranéen – qui connait aujourd’hui un début de renaissance, après des décennies de repli sur soi. Et c’est justement l’ouverture qui doit être, selon elle, la clé de son renouveau.

Laïla a ainsi développé ici le concept du « logement chez l’habitant », une première dans tout le pays ; trente familles ouvrent leurs magnifiques maisons aux voyageurs de passage à Fès, ce qui pour Laïla a de multiples avantages : faire connaitre le très riche patrimoine de Fès et ses grandes et très belles maisons – alors que la médina, ses rues très étroites et ses hauts murs, dissimule la plupart de ses trésors ; mais aussi offrir aux familles accueillantes une source de revenus qui leur permettra d’entretenir ces chef d’œuvre d’architecture ; et qui pourra aussi leur donner les moyens d’un nouveau développement personnel – donc d’une dynamique nouvelle pour la ville toute entière.

Mais au-delà de cette expérience, Laïla a beaucoup d’autres idées pour la médina. Entre autres, elle souhaite mettre en lumière l’artisanat d’excellence, qui fut depuis l’origine le moteur de la ville, et qui subit aujourd’hui la concurrence de l’industrie. Tissage, travail du bois ou du cuir : Fès recèle des ateliers de qualité exceptionnelle, mais qui sont là encore, cachés dans les innombrables ruelles de la médina. Laïla Skali nous présente ainsi Abdellilah Zheri, qui confectionne les plus belles babouches du pays. Ses gestes sont magiques ; sa production, de quantité très modeste, est d’une qualité parfaite, et incarne, par le soin qui lui est apporté, la tradition millénaire de la ville de Fès.

Enfin, Laïla nous fait découvrir les confréries soufies, innombrables dans la médina ; son père, Faouzi Skali, grand spécialiste de la spiritualité soufi, voudrait que certaines cérémonies soient ouvertes à de petits groupes de visiteurs, pour mieux faire connaitre cette pratique de l’islam. Nous assistons en sa compagnie à deux cérémonies, de deux ordres différents ; c’est l’âme de la ville de Fès – mais une âme secrète, dissimulée, qui nous est ainsi donnée en spectacle.

Source : www.eclecticprod.com/

 

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